Prélude
Entravé comme vous l’êtes également, je demeure au bord de la route, cherchant désespérément votre attention.
« Ma transparence n’admet-elle aucune limite ? Regardez-moi que diable, entendez donc ma détresse! »
Las de mes supplications, hypnotisés par la belle, vous filez droit.
« Ne voyez-vous donc pas le piège ? »
En vérité la muse est trop belle. Je ne saurai la combattre. D’habiles séductions en manœuvres florentines, elle vous conduit à sa gloire. Ce sera votre perte.
C’est alors que la pente douce se durcirait, échappant à sa vigilance et dans la plus grande stupeur je finirai par la ravir. De votre douce somnolence vous sortirez non sans peine. Vos grands yeux orphelins s’ouvriront alors sur un monde nouveau.
Vous poursuivrez ainsi et de sentiers en vallons enfin la destination sera votre. Ne prêtez pas attention aux traites d’autrefois, ils vous diront par nostalgie :
« C’est un amoureux qui l’a volée, il nous la rendra ».